Le Dieu dans l'Ombre
Auteur Megan Lindholm
Genre Fantastique
Année d'édition 1993
Pages 509 (poche)
Mon évaluation ****
Parmi mes auteurs préférés, Megan Lindholm tient une place de choix. D'abord parce qu'elle est l'auteur, sous le nom de plume de Robin Hobb, de la saga de l'Assassin Royal qui m'a accompagnée depuis mes 15 ans jusqu'à aujourd'hui. Ensuite, parce qu'elle est l'une des rares auteurs actuelles de fantasy à avoir, selon moi, un véritable talent de création d'univers originaux qui ne soient pas de pâles copies de la Terre du Milieu de Tolkien et qui tiennent la route.
"Le Dieu dans l'Ombre" a été écrit bien avant que cette américaine ne connaisse son succès actuel. Précision importante pour les fans des oeuvres de Robin Hobb: l'univers n'a absolument rien à voir vec celui de l'Assassin Royal et des Aventuriers de la Mer puisque l'histoire se déroule dans notre monde, à notre époque, aux USA plus exactement.
L’histoire en quelques mots
On pourrait décrire l'héroïne, Evelyn, comme une femme ayant "perdu sa nature sauvage", pour reprendre les termes de Clara Pincola Estès (auteur de "Femmes qui courent avec les loups"). Durant son enfance, c'était une vraie sauvageonne. Elle passait ses jours et ses nuits à courir les forêts d'Alaska, à ramasser des champignons et à récolter des trésors. Elle aidait son père à braconner, était capable de dépouiller un élan en quelques minutes… Un compagnon mystérieux, imaginaire ou réel (les avis divergent sur ce point), accompagnait ses aventures.
Une dizaine d'années plus tard, la personnalité d’Evelyn est à l’opposé de celle de son enfance. Mariée, mère d’un petit garçon, elle ressemble davantage à une coquille vide qu'à autre chose. Incapable de dire "non", manipulable, soumise, inadaptée, maladroite … Au point qu'à la lecture, on a parfois littéralement envie de la secouer!
Lorsque toute la famille s'envole pour la ferme de ses beaux-parents, dans le fin fond de la campagne américaine, Evelyn se brise petit à petit. La belle-famille est le type même des agriculteurs américains aisés mais culturellement et humainement très pauvres. Entre Evelyn et sa belle famille, c'est clair: le courant ne passe pas, un fossé immense les sépare.
C’est alors que le mystérieux compagnon d’enfance refait son apparition…
Mon avis
Comme la plupart des lecteurs de ce livre (d'après les critiques pêchées sur le net), j'ai été troublée. Autant vous prévenir: c'est un livre qui repousse les limites de l'interdit et de l'étrangeté.
L’intensité de l’histoire et les émotions grimpent en intensité tout au long du livre jusqu’à sa moitié environ. Ensuite, cela redescend très (trop) vite et j’ai beaucoup regretté les débuts poétiques et sauvages du livre.
Malgré cette seconde moitié décevante, j’ai énormément apprécié ce livre. Néanmoins, ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains (il y a des passages très crus) et, si vous décidez de vous y plonger, mettez vos a priori et préparez vous à vous ouvrir l’esprit!